YOGA-SUTRAS

PATANJALI

 
 

2. Santosha
 

" Par la pratique de Santosha, on connaît le plus haut degré de bonheur. " (Aphorisme II-42)

 
 

 
 

Santosha le contentement apporte la tranquillité. On garde la faculté d'apprécier ce que l'on a, comme un enfant, sans être blasé.

«Heureux les pauvres d'esprit car le royaume des cieux est à eux. » Sermon sur la montagne Matthieu 5,3

Comprendre «pauvre» dans le sens de dépouillé du vieil habit du mental.

Santosha, c'est accepter les circonstances et ne pas se sentir coupable en pensant qu'on aurait pu agir autrement. Celui qui fait ce qu'il peut, fait ce qu'il doit.

L'esprit peut se concentrer (en ekagra) et devient libre des désirs et des causes de souffrance. Contenté, heureux de ce qui survient, on apprécie ce qui est. Dans le contentement santosha, l'esprit se libère et devient ouvert à la découverte et à l'élargissement du champ des possibles.

 

3. Tapas

 

 

" Grâce à une activité intense, qui entraîne la destruction de l'impureté, on améliore considérablement le fonctionnement du corps et des sens. " (Aphorisme II-43)

 

 
 

La pratique assidue et soutenue est au coeur de tout le yoga. Tapas c'est la chaleur qui transforme le plomb en or dans le sens alchimique.

  • Tapas nous donne l'énergie. Par la pratique, on donne plus d'énergie au corps , il n'est plus limité et le mental se libère.

  • Sans la sagesse de svadhyaya, cette énergie peut être mal gérée. Elle peut nous attirer vers les dérives du pouvoir, les dangers de l’ego sur-dimensionné...

  • Une connaissance éclairée nous prémunit et nous aide à nous engager toujours plus avant sur le chemin de l'évolution. Tapas est l'effort constant, le travail détaché des fruits de l'action.

Tapas concerne le corps, la parole et l'esprit:

Tapas du corps (kayika): modération et non-nuisance illustrent stira-sukha. On pratique les asanas dans l'aisance et la fermeté» dans le sens de stabilité dans l'effort juste et le lâcher-prise.

-Tapas de la parole ( vacika): modération et non-nuisance également, le silence est préférable à la parole qui n'édifie pas. Tapas de la parole, ça peut être de tourner la langue sept fois dans sa bouche!

«Quand (bien même) je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis comme un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit...» Corinthiens13

-Tapas de l'esprit (manasika): équilibre dans la joie comme dans la peine, maîtrise, intégrité, droiture d'âme, simplicité, courage et sagesse.

 

4. Svadyaya

 

 

" L'état d'intériorisation permet l'union totale avec la divinité d'élection. " (Aphorisme II-44)

 

 
 

Le chemin de l'étude de soi est jalonné de prises de conscience successives. Nous avançons souvent avec un pas en avant, deux pas en arrière. Des certitudes ébranlées fissurent le mur de protection que nous avons bâti autour de nos croyances. Le faux moi illusoire est mis à partie. Il résiste, se justifie, gémit, se plaint et joue la victime. Lorsque le mental s'est tu, l'écoute s'opère, la compréhension jaillit, l'intuition se révèle. Les textes anciens nous éclairent comme des joyaux qui reflètent la lumière éternelle, toujours présente. Nos spéculations mentales, les identifications tombent. Nous nous débarrassons peu à peu des couches de l'oignon du moi. Tentés par l'accumulation des connaissances ou le pillage des idées, si nous ne mettons un tant soit peu en pratique dans notre vie quotidienne, les textes restent lettres mortes. Si nous avançons dans la connaissance de nous-mêmes avec l'éclairage des textes et de la sagesse, les mystères se révèlent au fur et à mesure de la quête, alternant moments de grâce et moments de doute; nous nous épurons et nous ouvrons à la joie, à ce qui est, à la Paix et l'on s'oublie soi-même tant on n'a plus l'impression d'être un être séparé.

 

5. Ishvara pranidhana

 

 

" Par l'abandon à Dieu, s'accomplit la réalisation du Samadhi. " (Aphorisme II-45)

 

 
 

L'abandon au divin est souvent considéré comme le yoga de la bhakti, de la dévotion. Les illusions de l’ego peuvent nous attirer vers des objets extérieurs de dévotion. Il n'y a pas que dans l'Antiquité qu'on adore des veaux d'or...

L'abandon au divin n'a que faire des croyances et de l'idée que l'on se fait du divin.

Il faut d'abord déposer sas valises pour pouvoir admirer le paysage... Dans « Que ta volonté soit faite, qu'ainsi soit-il, amen, inch allah, si Dieu le veut », le voyageur remet les clés de l'auto au conducteur et lui fait confiance. L'abandon à Dieu n'est pas l'abandon à ce qu'on pense que Dieu veut. Ce n'est pas l'abandon à notre conception de la volonté divine. Ce n'est pas Dieu donnant des instructions. Au-delà de la confiance, il y a la foi. Ce n'est pas la foi de celui qui mendie sa pitance mais la foi en l'abondance., Amour, énergie de vie, Paix infinie. La foi ne procède pas de l'ego, elle est le prémisse de kaivalya, liberté inconditionnelle.

C'est dans le samadhi sans graine (nirbija samadhi) que la voix de Dieu se fait entendre dans la félicité de la vacuité absolue.

 



 



 



 




 





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